+ Le chant du vario +

Comme beaucoup de ceux qui ont pu poser leur jeudi avec cette semaine de pluie intense, je me suis gelé les mains hier, malgré gros gants de ski en cuir + chaufferettes. Au bout d'une heure à 2000 m (-4°C), je ne sentais plus mes mains et quand je suis descendu, j'ai dégusté une onglée pas possible pendant dix minutes. J'ai écourté le vol à cause de ça. Faut que je trouve une solution.
Les gants chauffants, ça coûte cher et ça pèse lourd. Les gants normaux, ça n'a pas l'air de suffire.

J'avais essayé les manchons, des Wind's riders K2. Je les avais améliorés, en ajoutant un passant au bas des manchons pour y accrocher un cordon élastique (sandow) reliant le manchon au maillon de la sellette, afin d'éviter qu'il ne ballote avec le vent, et en remplaçant le serre-cordon d'origine (trop petit pour être manipulé avec les gants et qui demandait deux mains pour être serré) par un autre, du genre qu'on trouve sur les gants de ski et qu'on peut serrer d'une main. Malgré cela, je les ai finalement revendus car je trouvais ça insatisfaisant, notamment niveau sécurité.

Néanmoins, de toutes les solutions contre le froid que j'ai testées, c'est la seule qui fonctionnait vraiment en termes de chaleur, et ça n'est pas très lourd.

Alors est-il possible de concevoir des manchons satisfaisants ?

Les problèmes que j'ai rencontrés à l'utilisation :

• 1. Difficultés à rentrer la main en vol, malgré l'ajout du sandow, cela me prenait facilement deux secondes par main de les rentrer dedans. L'extraction de la main était aussi trop longue à mon goût (au cas où il faut faire secours). C'était sans doute lié au diamètre des manchons (je fais une taille 10 aux mains, c'est un peu grand). En volant avec les manchons, je me suis rendu compte que je devais en sortir les mains finalement assez souvent pour la radio, pour changer d'écran sur XCTrack, etc. Donc la galère à répétition, car à chaque fois, on n'est plus concentré sur le pilotage.
  
• 2. Pilotage réduit : dans les manchons, impossible de faire des demi-tours de frein. Je pouvais passer les mains en dragonnes, mais c'était un peu compliqué et surtout, cela ajoutait facilement 1-2 secondes pour sortir la main (en cas de besoin de lancer le secours par exemple). Résultat, je devais piloter en poignées de chiottes. La saisie des liens B2C sur lesquels se fait le pilotage aux arrières de ma voile est aussi moins facile - et je ne suis pas certain que ce fût plus facile pour les voiles qui ont des poignées sur les arrières. Il est aussi impossible de saisir les 2 commandes dans une main. Aussi, si alors qu'on a la main sortie, il est nécessaire de saisir à la volée la commande - pour temporiser une abatée par exemple - on saisit en pratique le manchon, qui n'est solidaire de la commande que parce que le trou en haut du manchon une fois fermé laisse difficilement passer la commande. En cas de traction forte, je pense que la commande va s'échapper du manchon, si ce n'est le manchon qui se déchire.
  
• 3. Mise en place en vol qui implique de lâcher les commandes : j'avais opté pour la méthode où on décolle avec les manchons passés sur les bras et une fois en vol, on les remonte sur les mains. Du point de vue gonflage et décollage, c'est nickel : c'est comme s'ils n'existaient pas. Néanmoins, une fois en en vol, pour remonter le manchon,  il faut nécessairement que ce soit l'autre main qui s'en charge, et donc lâche sa commande. Dès que le premier manchon est en place, il devient impossible de tenir les deux commandes dans une main. Malgré le remplacement des serre-cordons, pour serrer l'ouverture haute du manchon, il faut que ce soit l'autre main qui intervienne de l'extérieur, ce qui implique là aussi de lâcher complètement l'autre commande.
  Bref, mettre les manchons, c'était un bazar de plus d'une minute dans le meilleur des cas, temps pendant lequel c'est impossible de réellement piloter.
  

Mon cahier des charges est donc :

• A. Pouvoir entrer-sortir la main facilement et rapidement.
  
• B. Pouvoir piloter pleinement les mains hors des manchons : avoir une véritable saisie sur quelque chose, attrapable à la volée en cas de vrac.
  
• C. Pouvoir piloter pleinement les mains dans les manchons : pouvoir faire des demi-tours de frein, piloter aux arrières.
  
• D. Une mise en place facile, qui permette de piloter : idéalement l'ouverture haute de chaque manchon doit pouvoir être serrée par la seule main que le manchon contient, sans lâcher la commande. A défaut, s'il faut une intervention de l'autre main, pouvoir continuer à tenir les 2 commandes et piloter d'une main.
  

Et bien sûr, il faut que ça reste chaud.

Pistes de travail :

Évidemment, avoir des manchons d'un plus gros diamètre devrait aider pour les points 1 et 2. La liaison sandow au maillon est utile pour éviter que le manchon ne ballote et le sécuriser.
Pour les problèmes de pilotage mains sorties des manchons : ajouter aux commandes des boules de pilotage qui seraient solidaires du manchon.
Pour le reste, je réfléchis.

Bonsoir

j'ai fait des manchons "maison" il y a quelques années (je retrouverais le fil où j'en parle), sur une idée piquée à un autre gars du forum.

- diamètre assez important du coup pas trop de soucis à enfiler et enlever les mains, en réglant l'élastique qui les maintient par le bas aux maillons de la sellette pour que ça soit légèrement en tension. Du coup, ils restent en position "tube" et je n'ai qu'à glisser les mains. Bon, ça n'est pas idéal mais c'est assez rapide quand même
- pilotage réduit : ça reste un vrai problème, pas de solution à apporter. Je pilote non pas avec 1/2 tour de frein comme discuté auparavant (on avait eu une incompréhension avec Man's sur ce sujet) mais en dragonne et en prenant les drisses entre pouce et index. Depuis j'ai (re)monté des poignées de pilotage sur les freins, ce qui permet de les choper au travers les manchons quand les mains sont sorties (ça crée un truc suffisamment volumineux pour assurer une bonne préhension en cas de besoin à l'arrache). Pilotage aux arrières rendu assez difficile, d'autant qu'en tenant les arrières, on compresse les manchons et on perd donc en confort thermique, mais ça reste faisable, en tout cas sur ma petite Rook
- mise en place : après avoir essayé plusieurs méthodes, j'ai gardé celle que tu décris mais qui est effectivement merdique si ça bastonne (manchons sur les avants bras, mise en place du premier et serrage au-dessus des freins avec la deuxième main, puis bataille pour mise en place du deuxième (ça se finit parfois avec les dents..enfin ça s'était avant le casque intégral, va falloir que je revoit ça). Je n'aime pas du tout la technique de fixation des manchons sur les freins avant décollage, même en "boule" au-dessus, ça rajoute à mon goût trop de bordel dans les lignes, mais certains préfèrent car ça enlève le truc compliqué de devoir serrer tout ça une fois en vol.

Bref, je n'ai pas de solution idéale ni de scoop pour améliorer le concept (et oui, tout ça pour ça).

[edit]

mon modèle : https://www.parapentiste.info/forum/sellettes-et-autre-materiel/manchons-fabrication-maison-tuto-et-videos-t38132.0.html;msg793266#msg793266 (https://www.parapentiste.info/forum/sellettes-et-autre-materiel/manchons-fabrication-maison-tuto-et-videos-t38132.0.html;msg793266#msg793266)

  Une bonne paire de gants en polaire bien chaude et une bonne paire de gants de ski mais une à deux tailles au dessus.   Et pi si il fait moins beaucoup ,  maison près  de poele....
  J’ai essayé les gants chauffants de fabrication  maison, ça fonctionnait  bien et pas cher,  les manchons aussi mais au bout d’un moment toutes ces combinés pour avoir pas froid j’ai arrêté.   2 paires de gants ça va bien.
  Anecdote,  il y a à peu près 25 ans, fin novembre  à  St hilaire.   Il fait froid et j’ai décidé de voler avec des moufles pour tester et ça ne me plait pas vraiment. Vent du nord, je vais jusqu’au st eynard mi falaise pour rester à  l’abri du nord,  tout à bien été mais vers château  nardent ça secoue bizarre et vlan fermeture  à 80/100,  autoroute quasi immédiate je cherche la poignée avec ces putains de moufles, difficile  à trouver mais je la trouve,  ça sort pas et boum dans le pierrier comme une balle de fronde. Je m’en tire bien , une petite  fracture  dans la cheville. Tout ça pour dire que plus on en a autour des mains plus la préhension est délicate.   Du coup je suis passé  en ventral et plus jamais  de moufles.  Et s’il fait trop trop froid, maison.

 

Salut!
Après pas mal d'essais et de bidouilles  avec les manchons j'en suis revenu pour les raisons que tu cites. Pour moi c'est effectivement beaucoup trop accidentogene.  Cependant concernant ton point B, j'avais cousu un bouton à l'intérieur du manchon en partie haute. Sur la drisse de frein, 3-4 cm au dessus de ma commande je passais un élastique (genre pour les cheveux) en tête d'alouette ou en prussik que je venais ensuite passer dans le bouton. Ça solidarise la drisse avec le manchon: le manchon suit les mouvements de la main quand on pilote, et si tu attrapes le paquet par l'extérieur tu peux piloter quand même.
Pour le froid, je suis en train de tester des moufles à rabats que j'ai pris en grande taille pour pouvoir mettre un gant chaud en dessous. J'attends les prochains vols froids pour voir si c'est une solution envisageable.

Est-ce que quelqu'un possédant des manchons Windsrider's peut me confirmer leur diamètre ou simplement leur largeur à plat ?

Et parmi les personnes qui ont déjà réalisé leurs propres manchons à partir d'une vieille doudoune, comment avez-vous pour réaliser le passage des cordons de serrage ?

La championne Seiko disait qu'elle mettait un gant en plastique (type ceux qu'on trouve en station service carburants) entre gants et sous-gants. Jamais essayé.

Un point important : on a parfois froid parce que la sueur avant de décoller génère de l'humidité dans les gants qui favorise la conduction thermique.
Perso, en mettant des sous-gants en laine (qui évacue très bien l'humidité tout en restant chauds), et par-dessus des gants de ski en cuir (cuir = résistant + respirant) avec une isolation synthétique (synthétique = respirant + isolant même humide) et membrane GoreTex (la membrane contribue à bloquer le vent relatif et garder un peu de chaleur), j'arrive à tenir une bonne heure les vols de février.
Le tout reste assez léger et on garde une bonne dextérité.

Par temps très froid j'ai déjà ajouté à ce système les manchons, mais mis à l'envers : élastique au niveau du coude, et je les remonte par-dessus les commandes après le décollage. Ca n'isole pas des masses car ça reste ouvert en haut, mais ça coupe très bien le vent relatif, c'est assez efficace.

Comme déjà dit sur ce forum, le premier point est déjà d'avoir bien chaud (trop même) sur le reste du corps. Les options cocon et même pare-brise aidant beaucoup.

@a-r-h, quels sous-gants laine utilises-tu?

J'ai acheté des Isobaa, ceux-là : https://www.isobaa.com/en-fr/products/merino-180-gloves-charcoal (https://www.isobaa.com/en-fr/products/merino-180-gloves-charcoal), c'est pas une franche réussite, que ça soit à vélo ou en vol.

J'ai pris les sous-gants Icebreaker Quantum, 260 g/m², 98% merinos. C'est les sous-gants en laine les plus épais que j'ai trouvé au Vieux Campeur.

Il doit y avoir moyen de faire mieux en mettant des vrais gants en laine + des sur-gants en cuir avec membrane 2 tailles au-dessus, mais on perd en dextérité.

Salut,

Alors…
1. Difficultés à rentrer la main en vol : pour moi pas du tout, mais j’ai certainement un rapport taille de manchon / taille de main plus favorable. Je ne serre jamais le cordon du bas car la doudoune que je porte ferme bien l’entrée d’air par en dessous. Je mets très facilement les mains en dragonne, j’en sors tout aussi facilement que sans manchons… Le demi tour de commande je le fais rarement.
2. Pilotage réduit : pour moi, largement moins qu’avec des gros gants (gants de moto gore tex) et de toutes façon j’avais trop froid avec les gants. Le très gros avantage des manchons pour moi est de voler avec exactement les mêmes gants en hiver qu’en été, des gants fins, type sous gants, que je porte sous les manchons. Juste un peu relou pour piloter aux arrières, mais encore ça se fait. Pour reprise en main rapide en cas de ça bouge, je prends au dessus du manchon et ça marche bien.
3. Mise en place en vol qui implique de lâcher les commandes : là oui c’est le point noir, j’ai essayé 3 façons (manchons dans les poches, sur les avant bras ou, déjà en place sur les commandes (les winds rider ont un scratch pour les accrocher à la drisse de la poulie), je trouve que le plus pratique reste les avants bras ou les poches quand il fait chaud en bas et froid en haut, décoller avec les manchons sur les poulies est trop source de merdes… Donc mettre les manchons impliqué pour moi de lâcher les deux commandes, et en fait je consacre une phase du vol à ça. Je fais mon déco, je prends un peu de gaz, je sors du thermique, mets mes manchons et y retourne.

P.S.: j’essaye de mesurer mes manchons plus tard…

Perso je decolle manchons en place en saisissant les élévateurs au travers, c'est au final le moins bordélique/accidentogène à mon avis. J'ai les everest, c'est pas hyper pratique mais ça se fait idéalemet il aurait fallu faire le haut en tissu antidérapant, parceque le souci pour saisir au travers est pas tant l'épaisseur mais le côté glissant du tissu type doudoune.