Titre: Une petite semaine de vol rando autour des Ecrin Posté par: kris le 17 Mai 2022 - 14:09:20 Une semaine de vacances, enfin, on charge le camp, ski rando et parapente et go.
Samedi, une tentative avorté à la pointe de la Masse en ski de rando, manque de neige et franchement pourri, on renonce à, 2500 m Dimanche La Grave, on prends la flotte, pas bon pour la neige, on range les skis de rando, on fait une petite via ferrata, histoire d'occuper la journée Lundi, ma douce se remet doucement de problème de santé, aussi nous prévoyons une mise en jambe tranquille. Après une nuit au bord de la Vallouise, nous chargeons les sacs de parapente et prenons le chemin qui rejoint le village de Bouchier. celui ci est très beau, les senteurs sont au RDV, le chemin déroule dans un sous bois magnifique, le bonheur est retrouvé. Le petit village de Bouchier est un havre de paix. La petite église et ses cadrans solaires sont splendides. On poursuit jusqu'au antennes et nous rejoignons le décollage en contre bas. Petit hic, le déco est sud et nous avons un petit nord qui nous chatouille par moment les oreilles. On attend, on observe, par moment c'est vent nul, parfait, nous étalons cote à cote nos chiffons magiques. Patricia fait un sans faute et s'envole du premier coup. Moins chanceux, je prends une petite rafale de vent de cul, je m'arrête à raz le trou... Je remonte ré étale et j'attends sagement le bon moment. Je décolle sans soucis. L'air est cristallin, le vol est d'une douceur jubilatoire. Je me promène le long des contres-forts de l'immense face des Tenailles de Montbrison. Je me remémore une tentative dans la voie Renaudie, souvenir souvenir. Je me laisse glisser au dessus des Vigneaux et me pose à coté de ma douce qui est aux anges, elle a revolé. Mardi, direction le mont Guillaume au dessus d'Embrun. La dernière fois que nous étions passés dans le coin, j'avais fais cette belle sortie seul, ma douce s'était fait une entorse sur un posé dans la Clarée. Je lui avait largement conté la beauté des lieux, entre la forêt magnifique, les chapelles fantastiques, le chemin fabuleux, bref que de superlatifs pour cette sortie de rêve. De retour dans le secteur, je lui propose illico cette magic sortie. Départ de bonne heure 6H30, j'ai eu le nez fin. Si le début de la rando jusqu'à la chapelle de Séyères est conforme à mon dernier passage, la suite va être sportive... La neige, en face nord, est encore très présente. Rapidement la sortie idyllique se transforme en combat de rue.... heu de face nord... On enfonce jusqu'à mi mollet dans une neige profonde. On se retrouve à faire de l'escalade dans des passages bien foireux, Patricia n'apprécie pas et me le fait savoir... De mon côté, il est impensable de faire demi tour, en avant marche ! Je trace un sillon dans les pentes de neige et accompagne au mieux ma douce dans les passages rocheux foireux. Le temps s'étire, on n'avance qu'à une allure d'escargot. Derrière les sommets disparaissent un à un dans les nuages menaçants. Enfin la croix sommitale est en vue. Encore un dernier coup de collier et nous sommes enfin à la chapelle du Mt Guillaume, Patricia est aux anges, elle a eu peur mais elle est au sommet, bravo ! Maintenant il ne va pas falloir trainer pour s'enfuir par les airs. On file vers "mon" déco que j'avais vanté comme "tu verras un beau col tout en herbe tranquille Emile" Bon il faut reconnaitre que la neige encore bien présente a bien modifié les lieux. Je trouve un vague creux avec un névé, dessous c'est pas mal pavé, Patricia grogne un peu, c'est pas ce que je lui avais vendu. On s'installe côte à côte. On attend la brise de face qui va aider l'envol. Après deux essais très timides de levé de voile, Patricia décolle dans un cri libérateur. J'attends le moment idéal et m'envole à la suite de ma douce. Tandis qu'elle file vers Embrun, de mon côté, je vise les prés sous le camping-car pour assurer la navette. Le ciel chargé commence à tirer sur le relief, je m'éloigne prudemment. Je pose 2 km sous le camp tandis que Patricia file vers le fond de vallée. Je plie au bord de la route, remonte chercher le camp et go to Embrun. Je retrouve ma douce qui se fait bronzer sur un banc le sourire vissé sur son visage. Une bien belle sortie !!! Mercredi , Après nos aventures neigeuses d'hier au Mont Guillaume, nous avions repéré le col du Crachet au dessus de Crévoux. Malheureusement, la neige est encore bien présente sur ce col à 2900 m. De plus nos chaussures gorgées d'eau d'hier n'ont pas encore séchées. Nous nous décidons pour une virée au Méale, au dessus d'Embrun. Cette sortie nous l'avions faite, il y a quelques années avec notre ami Thierry, qui depuis ne vole plus, dommage. Nous passons la nuit au parking de la forêt, soirée devant un beau couché de soleil, accompagnée d'un excellent barbecue. La nuit a été d'un calme assourdissant, le bonheur. Au petit matin, nous prenons ce joli chemin super bien tracé. Comme les autres jours nous sommes seuls sur la montagne, seuls les oiseaux nous accompagnent. Comme dit l'ami Michel Pilat, c'est un luxe. Nous cheminons tranquillement jusqu'au déco qui se trouve juste sous le sommet du Méale. Une petite brise de 10 de face nous attend, nickel. Nous nous préparons de concert, tout en nous régalant du paysage. Le lac, plus bas trone au milieu des montagnes. Une impulsion et hop Patricia s'envole avec facilité et grâce. Je lui emboite le pas et nous voici dans l'azur, planant au dessus de la vallée, toute petite en bas. Il n'est que 10H30, les travailleurs doivent faire pause café, moi qui suis en retraite depuis peu j'apprécie d'autant plus ma chance. Nous planons jusqu'au dessus du lac de Serre Ponçon 1600 m plus bas dans de l'huile. A l'attéro, la brise du lac s'est déjà installée et nous facilite le posé. Le temps de plier, de trouver une voiture qui nous remonte jusqu'aux Orres et nous avalons la petite heure de marche pour rejoindre notre Camping car. Il est 13H, l'heure de l'appéro et du casse croûte, encore une belle journée Jeudi, On poursuit notre semaine volante. Après le Méale hier, ce soir nous dormons au col de Moisière, avec comme objectif le Piolit pour demain matin. Les bulletins météo se contredisent, un coup c'est du sud, un coup c'est du nord faible. Du coup on se décide pour un départ matinal, histoire d'assurer. 7 H nous montons garer le camp au parking du haut. Nous empruntons le beau chemin, bien tracé. Vu l'heure nous sommes, bien entendu, seuls au monde. Comme hier, les oiseaux nous accompagnent tout du long. Arrivé sur l'arête, la chaleur est déjà bien présente. On imagine la fournaise dans l'après midi. On débouche au sommet où il y a pétole de vent nickel. On redescend au déco exposé sud, 50 m plus bas. On attend sagement que la brise s'installe, mais nada, ça reste désespérément cul. Le temps passe et on commence à se dire que ça sent le pâté. On décide d'ouvrir les voiles si dés fois ça voulait s'inverser. Bien entendu, une fois prêt, on se retrouve avec les voiles en rouleaux de printemps sur les talons Grrr On réinstalle, ça recommence, décidément c'est la loose. Je remonte installer la voile de Patricia et m'installe plus bas avec une flammèche à bout de bras. La vent de cul s'arrête, Patricia en profite et s'envole, nickel, Ouf Je remonte m'harnacher en espérant avoir le temps de décoller. Bingo, je m'échappe du premier coup. En radio Patricia m'informe que le long du relief qui nous emmène au col ça brasse déjà un peu, serait t-on sous le vent ou est ce déjà les thermiques? On débouche bientôt au dessus du col ou une belle brise en sud nous aide à poser. On replie avec la banane et comme hier on remonte chercher le camp avant un petit barbecue au soleil. L'était pas évident celui là au niveau météo. Vendredi, On poursuit notre semaine de vacances itinérante et rando volante. Hier soir, nous avons passé la soirée à Moline en Champsaur, petit coin de paradis sur terre. Ce matin à l'heure où blanchit la campagne (vers 7H) nous partons. Moline est encore endormi et nous nous enfonçons dans ce beau vallon qui est fermé par le Vieux Chaillol. Nous traversons le torrent à sec et fouinons pour trouver le départ du col. Pour grimper, ah ça, ça grimpe, la montée est rapide. C'est lacet sur lacet et dré dans l'pentu. On doit être les premiers à passer cette année, le micro-chemin est encombré de branches tombées cet hiver. Je fais mon colibri en faisant ma part d'entretien, en ôtant tout ce que je peux. On traverse une cascade en même temps que l'arrivée du soleil, c'est splendide. Plus haut une longue traversée, à flanc de montagne, nous laisse tout loisir d'observer le paysage et la fameuse face nord du Vieux Chaillol encore toute enneigée, magnifique. La dernière grimpette est parsemée de névés à la neige bien molle, un vrai casse-patte. Le paysage au col est vraiment sympa d'un côté comme de l'autre. Une bonne brise d'Est nous décide pour un déco du col. D'après le topo de Sieur Pila, au sommet c'est nord et rien d'autre. Du coup on a peur d'avoir vent de cul au sommet du Cuchon. Une petite contre-pente en herbe parsemée de blocs fera l'affaire. La place n'est pas immense mais nos petites voiles montagne s'y glissent à merveille. Des arbres devant le déco seront à éviter par un savant virage sur la tranche dès l'envol. Patricia maitrise parfaitement l'exercice et s'envole au milieu des faces environnantes. Je suis après une petite frayeur au gonflage. Ma voile accroche un bloc, heureusement sans dommage. Je re-gonfle dans la foulée et go dans l'azur. Le vol est somptueux au milieu de ces faces immenses. Les bulles thermiques sont encore bien désorganisées, nous traversons et longeons le versant opposé, pas trop près car nous sommes en limite du parc des Ecrins. Le vol se prolonge dans ce décor de rêve. Bientôt Moline est sous nos pieds, la brise est déjà présente et nous posons sur des oeufs. L'apéro et le barbecue sont de nouveau de sortie. Samedi, On remonte doucement vers la maison, les vacances tirent à leur fin. On se décide d'aller faire le Châtel ou Bonnet de Calvin. J'y suis monté il y bien longtemps depuis Mens. Patricia voulait aller faire un tour là-haut, du coup on change de versant, ce sera l'itinéraire depuis Cordéac. On passe la nuit sur place. Au lever, le ciel est tout gris et les sommets sont dans la crasse Glurp's. On tergiverse 5 mn avant de se décider à mettre les voiles sur le dos. Le chemin est vraiment sympa, très bien marqué et plein de pancartes explicatives. Le ruisseau est même pavé, ils ne rigolaient pas les anciens. Plus on monte, moins ça se découvre. Sous le col, on rencontre une jeune fille et son chien qui redescendent du col. Verdict, "c'est tout bouché". Merci de l'info mais on va quand même aller au sommet des fois que ça se "débouche". La suite est splendide, la crête joue avec les nuages, l'Obiou se dévoile par intermittence, c'est féerique. Bon, c'est pas le tout mais va falloir décoller, et c'est pas gagné. Si la brume s'évacue par moment, en bas ça reste bouché. On patiente, il n'est que 10H30. Soudain ça s'ouvre un peu, vite on déplie. Malheureusement le vent de nord contrarie nos plans. Je propose à Patricia de gonfler face au nord et de courir au sud, elle n'est pas trop chaude pour tester ma technique. On traverse le plateau pour se mettre face au vent qui par moment forcit pas mal. Bonne nouvelle, en bas ça reste découvert au nord, au sud bof et c'est là que se trouve notre atérro. Je fais un plan de vol à ma douce, déco en nord, contournement de l'arête et gaz vent de cul en vallée pour rejoindre l'atérro parsemé de lignes électrique, élémentaire non ?!! Une grosse bouffe de nord la recule de 20 mètres, elle met la voile sur la tête, elle avance vers le "trou"... Bingo elle s'envole. Sortie de déco, je vois sa voile faire une belle asymétrique qui me laisse entrevoir son profil (celui de Patricia bien sûr). Je la vois se faire bien brasser même en vallée, ça doit pas être bien agréable. Je me prépare à la suivre, mais ... plus rien ne bouge. Je me retourne pour voir les barbulles monter comme des balles en Est. Bon eh bien, changement de plan, voile en boule, je retraverse le plateau. Un pré-gonflage raté et je me retrouve en vol. Je rase la pente et débouche sur les falaises où je me fais copieusement brasser. Ca tire sévère à gauche, un coup d'oeil et je trouve une branche coincée dans les suspentes, ce qui me fait une belle oreille, bigre c'est le jour. Je tente de défaire celle ci mais nada, c'est bien coincé. Plus j'avance plus je suis contré par le nord et plus ça brasse. Je fais une oreille de l'autre côté pour équilibrer la voile et sors de ce mauvais pas. Patricia a réussi à rejoindre notre aterro à Cordéac. Par radio elle me confirme que c'est bien alimenté au sol. Je finirai par poser avec mon oreille sur place, Ouf..... Au sol on se raconte notre vol, Patricia évoque sa fermeture en sortie de déco et les grosses dégeulantes qu'elle a prises en nord. De mon côté je lui raconte mes mésaventures en sud. Décidément ce vol n'aura pas été simple. On en rit en rejoignant le camp garé à Cordéac. Y a pas à dire, il y a des jours où c'est plus simple que d'autres. Dimanche le vent du sud est fort, du coup on fera relâche au bord du Monteynard. Reste plus qu'a remettre ça au prochain vacances Titre: Re : Une petite semaine de vol rando autour des Ecrin Posté par: 6ril13 le 18 Mai 2022 - 15:22:42 :jump: Ca, ce sont des vacances ! :bravo:
Titre: Re : Une petite semaine de vol rando autour des Ecrin Posté par: Géraud le 19 Mai 2022 - 07:54:35 Eh ben, sacrées vacances !
Une dernière journée palpitante, au cas ou la semaine n'aurait pas été assez chargée en émotions... Merci pour le récit ! |