+ Le chant du vario +

Je m'explique, depuis une semaine j'ai l'impression de complètement stagner, voir même régresser.

Jusqu'à présent, j'avais toujours l'impression de progresser et d'apprendre des trucs à chaque vols.
Pas de manière linéaire, il y a des des jours sans bien sûr.
Mais je sentais que je progressais continuellement.

Là, c'est la catastrophe.
J'enchaîne les trous, les mauvais placement, la lenteur. Alors que c'est fumant partout moi je visite les fonds de vallée...

Donc ce soir, c'est le découragement qui prime. Sans parler de l'énorme frustration...

Je suis le seul ?

Salut,

pas trop le temps de développer (j'essaierai d'y revenir plus tard), mais c'est tout à fait normal, découragement et frustration compris !

ça serait trop facile, sinon ! ;)

Il est nécessaire de remplir son sceau, apprendre de ses loupés.
Le jour où tu le videra, il te remplira de bonheur.

Ce que tu raconte est arrivé à bcp de pilotes.

Reprends les bases du cross: Je monte jusqu en haut, puis j' avance. Avec cette méthode, tu volera longtemps. Pour la vitesse sur parcours, tu verra plus tard!

Faire un break, ça fait du bien aussi...

bonne idée!

les gens qui volent tous les jours ne progressent pas beaucoup plus vite en performance, pourquoi? parce que lorsque l'on n'a plus le cadeau de la disponibilité lors d'une bonne journée, que c'est un acquis, l'on se donne moins de peine, "je pourrai voler demain"

Un séjour à Bleau s'impose pour se changer les idées

https://www.youtube.com/watch?v=TROzPjONA6M

Tu quantifies comment ta progression ?

Avoir un petit fléchissement sur une semaine ou plus ; cela ne me semble pas significatif.

Et le plaisir ?  :grat:

Demain je vole et même si je loupe le thermique je n'irais pas "travailler" mes ronds dans le ciel comme ce damné !

Pour sacapof, réfléchi à ce qui te donne du plaisir en parapente. Perso mes plus beaux vols ne sont pas forcement les plus longs ou les plus rapides.

J'ai eu une progression extrêmement rapide depuis le début.
Je suis quelqu'un de très analytique et je sais que je manque parfois de "feeling".

Pour la progression en plateau, j'ai connu ça dans l'escalade. Mais jamais réellement par faiblesse technique mais plutôt physique. La technique m'a toujours sauvé.
Mais encore une fois : progression très rapide, énorme volume et BE à la clé.

Pour Patrick, difficile de décrire ce qui me motive à y retourner encore et encore. Mais la dopamine et l'endorphine doivent avoir un rôle la dedans. Mais le plaisir du voyage certainement.

Après je lutte aussi contre certaines trouiles en l'air. J'ai d'ailleurs parfois avorté certains vols à cause de ça.

Mais la dernièrement, c'est surtout la capacité à me placer dans la masse d'air, comme si je faisais un refus d'obstacle ou que je ne savais plus trop la lire.
A bien y réfléchir, c'est les deux...

Et je suis très sensible aux fractures du moral.
Quand je lutte et que je vois tous le monde transiter c'est pire que tout.
Hier j'ai craqué et je suis allé poser.

Nicolas s'attaque à la répétition du bloc le plus dur du monde et la vidéo est là pour montrer l'investissement d'un sportif de haut niveau.

Mais si le plaisir n'était pas là, il ne le ferrait pas ; mais en boc extrême le chemin est long et c'est aussi le chemin qui motivent (en groupe) ces grimpeurs.

Une approche intéressante est celle de Mélissa Le Nevé face à un "but".

https://www.youtube.com/watch?v=d9nyQWSRvfc

La comparaison avec l'escalade en bloc est compliquée.
Le bloc à Fontainebleau, en fait, c'est des gars qui passent des journées entières à prendre des buts sur le même caillou et a recommencer jusqu'à obtenir le pas de danse parfait.
En parapente, quand tu prends un but, tu plies les gaules et tu rentres chez toi digérer ta frustration. Et tu ne recommenceras pas de si tôt le même passage dans les mêmes conditions.
De plus, tu prends en exemple un gars du très haut niveau. Il y a 10000 grimpeurs qui courent après sans jamais l'atteindre.
La notion de plaisir, comme l'indique Patrick, n'est pas nécessairement liée à la progression, sauf si on s'est fixé l'unique objectif de devenir un ponte du classement mondial. Et même là, il faut s'attendre à des mauvaises déceptions.

Au jeu de la comparaison, le bloc c'est plus proche de l'acro. Tu tapes des essais à répétition.
La grande voie sur coinceurs est plus proche du cross.

En y réfléchissant bien, mon plaisir est dans la sensation de voyage que procure le parapente. Le montagnard et contemplatif que je suis, s'extasie à chaque fois des paysages et de cette sensation de faire des grandes distances inimaginables à pieds.

Quand on ressort au dessus du relief et que l'horizon de dégage tout autour !
Quand lors du dernier raccrochage et glide final, tu sais que le vol est bouclé. Au moment où les pieds touchent le sol, ça se passe dans le ventre. Une libération et un plaisir assez incomparable. Je retrouvais ça après avoir franchi le crux d'une voie et quand tu clip le relais après avoir "randonné" dans un truc surdur !

Là pour continuer la comparaison avec l'escalade, c'est comme si je n'arrivais plus à cliper le premier point.

J'ai juste l'impression d'être nul et de ne plus savoir faire.