+ Le chant du vario +

Salut,

Un petit récit des fois que… Hier à Montlamb', j'ai effectué mon déco le plus foireux de ma vie.

Site : Montlambert, vers 12:30
Aérologie : très instable, thermiques désorganisés, rafales au déco, 20/25 max.
Passagère : légère, un peu la trouille, mais très décidée à voler.

Premier gonflage face voile, rafale de travers, passagère bousculée, je repose la voile et refais un briefing à la passagère. Le seul pilote encore présent sur le déco me replace gentiment ma voile.

Du coup, vu les jambes en coton de ma passagère, je décide de décaler sur le côté pour un gonflage cobra. Ça fonctionne plutôt pas mal, mais la demi-aile qui arrive en premier au zénith prend une bonne rafale. J'arrive à garder les pieds au sol, mais pas ma passagère qui avec l'élan tourne autour de moi, et dans le même moment, la rafale nous fait décoller. Je pense que la dynamique de la rotation de la passagère (effet fronde) n'a pas aidé à conserver les pieds au sol.

Nous voilà donc dans le ciel : moi, twisté, avec la passagère enroulée autour du twist et qui le bloque… On part travers, légèrement, mais si ça continue, il y a des arbres de ce côté. J'attrape les drisses au-dessus du twist et reprends un cap plus classique. Et puis j'arrive à remettre la passagère devant moi, et du coup, je peux détwister. Le différentiel de poids pilote passager a beaucoup aidé la manipe ! (90 vs. 50/55)

Paradoxalement, la suite du vol a été beaucoup plus agréable que les 3 bis que j'avais fait ce même matin. D'abord, il n'y avait plus personne dans le ciel. Et puis les thermiques étaient mieux organisés, et ça montait beaucoup plus régulièrement en faisant de grands aller-retours sur la face sud du Mont Charvet.

Voilà, je voulais remercier ce sympathique pilote barbu sur le déco qui m'a replacé la voile, et surtout, si il est dans le coin et qu'il a une autre analyse de ce qui s'est passé, je l'invite à me faire part de son analyse, ici ou en privé.

Zut j'ai raté ça !  :mdr:
Mais j'en ai vu d'autres.
C'est sûr qu'il fallait bien choisir son moment car il y avait moyen d'en faire de belles. Et passer sa journée à faire plusieurs décollages à cet endroit dans ces conditions, faut avoir la foi.

J'ai vu un gars se faire décoller twisté, mettre du temps à comprendre, commencer à freiner du mauvais côté évidemment, tout ça en vol couché sur le dos dans la mauvaise direction, ça commençait à sentir mauvais et s'il avait maintenu son freinage une seconde de plus, c'était foutu. Heureusement il a cessé toute tentative de contrôle et il a pu détwister dans la foulée.
Un peu plus tard, un mec avec une Artik Plume choisit un moment où il n'y a presque plus d'air (on sentait à peine un très léger souffle au sol), en face voile lève son aile tout doucement, la voile arrive gentiment tout tranquillement et équilibrée au-dessus de la tête... et le gars se fait immédiatement arracher twisté et balancer sur le côté dans un truc méga-turbulent avec le parapente qui accordéonne et veut fermer (il a du anticiper 1/2 voile dans la foulée). Chaud-chaud-chaud ! Plutôt lui que moi.

Merci pur vos belles histoires et bravo pour la maîtrise.

C'est pas une vie facile ce parapente!

pierre

et encore, êtes-vous allé à Chamoux ensuite ?
j'ai trouvé que c'était propre à Montlamb (mais on a décollé tôt)

par contre à Chamoux ... waouh ! c'était un festival de cravates, fermetures en sortie de déco et autres joyeusetés. Le tout en 45' vers 16h00 !

 karma+ pour le récit.

Ton histoire me conforte dans l'idée que le cobra en bi, ça reste hasardeux sur les sites où le vent n'est pas parfaitement laminaire.

Effectivement, devant le déco de Chamoux, c'était un peu velu. Mais globalement, même si il y avait une sacrée brise, j'ai trouvé ça bien meilleur que Montlamb…

Et petite cerise sur le gâteau avec un dernier déco vers 17:00, une ligne droite sur Champlaurent, une balade le long de la crête vers la Rochette, un retour en plaine et tout ça avec des varios positifs sans forcer, juste en se plaçant sous les bons cums, ce qui nous a donné à peu près 1200m de gaz à épuiser pour arriver à l'atterro, et des passagers qui encaissent bien les G, et qui en redemandent ! Très belle fin de journée !

Et en plus, on croise en vol Guillaume qui rentre avec son groupe de stagiaires cross…

Maintenant il ne te reste plus qu'à essayer Vérel.  :mdr:

Bien maitrisé donc! J'ai beau essayé de visualiser le truc, je n'arrive pas à comprendre ton twist et la position de la passagère une fois en l'air. Peut-être des écarteurs souples? Non, décidément je ne comprends pas. Ta passagère est bien face à la pente au démarrage du gonflage, non? Excusez-moi de passer pour le lourdaud de service mais j'aime bien comprendre...

Écarteurs rigides. Je suis face voile. La passagère dos voile est sur ma gauche. Au passage de la rafale, elle se fait soulever vers l'arrière, exécute une rotation tout à fait involontaire autour de moi dans le sens des aiguilles d'une montre et se retrouve bloquée sur ma droite. Ça n'est pas la première fois que ça arrive, mais en général, on affale et on recommence. Mais la rafale et (je pense) l'effet centrifuge de la rotation de la passagère qui augmente temporairement la charge alaire fait qu'à ce moment là, nous nous retrouvons dans le ciel.

Donc pour la position dans le ciel, on est tous les 2 face voile, je dois détwister par la gauche, mais la passagère est sur mon côté droit, et ça a tendance à bloquer en position twistée. Je pense que j'aurais pu agir sur les commandes à ce moment là puisque le twist était probablement bas, mais je n'ai même pas regardé où ça se passait et j'ai eu le réflexe d'attraper les drisses.

Alors comme çà tu lèves ton cobra et ta charmante passagère qui a les jambes en coton se love autour de toi, vous vous envoyez en l'air et puis quand tu as réussi à la remettre devant c'est plus agréable.... tu m'étonneras toujours Gilles :sors:

Ah ouais! Merci pour les infos complémentaires. Je vois mieux le topo. Il ne m'est jamais arrivé un truc pareil mais je pense que ça devait être bien flippant...Belle réaction en tous cas.

Bon résumé de la situation :D

Sinon les gars quand c'est vraiment merdique y a d'autres trucs à faire que le parapente...

Et dire que je voulais m'inscrire à la Qbi dont tu seras le moniteur, j'hésite un peu maintenant...:roll:  ;)
J'déconne je m'inscrirai quand même! (pourvu qu'il reste des places à la pré-formation!)

Ben y a pas de honte. Lundi aprèm c'était merdique sur pas mal de sites déZalpes...  :evil:  A la Belette, pas mal ont foiré aussi leur déco, dont moi. Vers 16 h les conditions étaient zarbies, avec un vent mto de N-N0 et... d'Est en même temps : les nuages avançaient dans deux sens opposés. :grat:  Plus personne n'a décollé ensuite et les rares déjà en l'air avançaient avec saccades ou bien subissaient des fermetures selon l'altitude. C'est la 1ère fois en 6 ans que je me tape la route de l'Epine sans pouvoir voler.  :roll:

En général comment  ils réagissent les clients suite à des expériences comme ça?
Est-ce qu'ils partent en courant ou c'est pas si pire?

C'est vraiment LE truc à retenir de cette histoire. Bien joué!

Ma sensation, sans dire que c'est une vérité, c'est que les passagers sont souvent complètement novices, font une confiance aveugle au pilote, et soit ne se souviendront pas des difficulté de décollage si le vol est sympa, soit ne seront que renforcés dans l'idée que le parapente, c'est un sport à risque élevé, idée qu'ils avaient déjà pour certain, c'est même ce qui les a fait venir...

En général, je peux pas dire. Ça m'arrive quand même pas tous les jours… Heureusement pour ma remise en question.

Pour ce cas particulier, je pense que la passagère ne s'est aperçue de rien. Il n'y a rien qui pouvait lui indiquer que ça n'était pas la procédure normale : pas de choc, pas de roulé-boulé, pas de signe d'angoisse de ma part… Et puis grosso-modo, je pense que toute la procédure a du prendre moins de 5 secondes. Du coup, beaucoup de plaisir pendant le vol, et big smile à l'atterro !

Guillaume des Passagers du Vent ? Car j'ai deux potes qui ont volé à Montlambert puis Chamoux avant hier. Si ça se trouve c'était eux ! Le moniteur leur a dit d'attendre un peu à Chamoux car c'était assez atomique paraît-il ;)
Si pas de roulé boulé dans les cailloux, ton déco le plus merdique n'était pas si merdique ! ;)

Non, notre Guillaume à nous de Prévol…

ben en bi on a pas la même barre d’appréciation du merdique !!!

Sans voulir faire le rabat joie,  :prof:  je pense sincèrement que LE truc à retenir, c'est plutôt:

Sauf que ce jour-là j'étais en l'air et ce n'était en fait pas merdique du tout! Une bonne journée de vol, beaucoup de fun.

Evidemment, il y a toujours autre chose à faire que le parapente. Mais Gilles, c'est son boulot de voler quand c'est bon.

euh ... c'était une journée de vol "sympa" (mais agitée) qui a pu être une bonne journée de vol pour les très bons (cf le vol de samuel Vurpillot  (http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20187542) ou le tien (http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20187361)).
Par contre, la brise était forte (des voiles à l'arrêt au dessus de l'atterro en début d'après midi).

comme le dit justement Gilles :

Bref, pour le commun des mortels, on a sauvé une journée de vol mais à plusieurs reprises, je me suis dit que c'était une belle journée pour faire autre chose et que j'ai volé ce jour uniquement parce qu'on volait peu en ce moment (ou parce qu'en tant que pro, il faut assurer les biplaces).
J'ai qd même vu de nombreux incidents de vol (que ce soit à Montlamb ou bien pire, à Chamoux)

Avec cette brise de Sud marquée, le déco est qd même globalement sous le vent de la butte (à droite du déco qd on regarde la vallée). La consigne chez nous était de décoller tôt pour éviter de galérer au déco ... Et qd tu dois assurer des rotations en bi, tu te retrouves vite à devoir décoller dans des conditions limites ...
nous avions d'ailleurs reçu ça la veille d'un membre du club (certes chaque jour est différent ...) :

il parait que c'est très dangereux de voler quand y beaucoup de fun   :sors:

Oui c'est tout à fait ça : les conditions évoluent dans le bocal en cours de journée. Les grosses journées il faut décoller de Montlambert très tôt dès que ça thermique et là t'es dans le bon wagon pour passer une journée de vol "normale" (perso je n'arrive jamais à arriver assez tôt). Puis les brises se renforcent et la combe du décollage passe globalement sous le vent. En l'air il devient fréquent que ça scotche et parfois même que ça recule transitoirement dans les déclenchements. La masse d'air peut devenir désagréable jusque très haut mais les crosseurs ne s'en aperçoivent jamais puisque ça fait 3 heures qu'ils ont quitté le site !

Pour ce qui est des journées où ça finit par rentrer de cul en Nord au déco, j'ai vu la dernière fois quelqu'un y décoller dans cette phase en aérologie thermique. C'est juste de la connerie pure. On ne sait pas ce qui se passe dans la tête des gens, sinon que cette activité semble pousser un peu trop à la régression infantile.
C'était bien marqué de cul depuis longtemps, tout le monde repartait à pied pour sa voiture y compris bon nombre de pilotes locaux qui connaissent bien le site. Mais un parapentiste qui était dans les starting-blocks depuis un moment a fini par lever la voile dans une rafale travers et s'est jeté dans la pente... pfff... c'était pas beau à voir, mais ne pas terminer accidenté dans un cas pareil est déjà un bon résultat !