+ Le chant du vario +

Pour Hier, météo-france nous annonçait un beau soleil sur le Jura, et du NE tournant au N (suivant météo-suisse)
Génial me dis-je ... l'occasion de monter au Colomby de Gex, avec ma petite EZ
Me voilà donc sur le sentier du Colomby pour 1000m de D+ avec les raquettes sur le sac, car c'est pas mal tombé là haut semble-t-il !
Mais les nuages sont bien là  :grat: j'ai fait tout de même confiance aux prévisions, et je pars en fin de matinée avec l'espoir que ça se dégage ...
Arrivé à mi-chemin, je dois chausser les raquettes, car la neige est bien là, les nuages aussi, et pas l'éclaircie tant attendue.
Je me tourne de temps en temps vers la plaine Lémanique. Le pays de Gex est bien visible, mais ce ciel bas et sombre de bise noire n'est vraiment pas engageant  :fume: 
Bon, je continue. P... de merrrde blaannche ! Je me fais la trace. Personne n'est encore passé...
Ah si tiens, je rencontre toute une harde de chamois, qui me laisse sur place  :speedy: Ils ont bien labouré le terrain pour brouter;
ça me laisse 20m2 dans lesquels je ne vais pas galérer  ;)
Me voici maintenant dans les paturages sous le Colomby, mais je suis vraiment dans la ouate, le vent de NE n'est pas bien chaud 
J'ai faim, et je m'avale un des meilleurs pain aux raisins et chausson aux pommes pris avant de partir MIAM  :D
Cet arrêt buffet me coute une méchante onglée  :boude:
Et ces nuages qui ne s'ouvrent pas ! Bon, je ne suis plus bien loin du sommet,  :grrr2:  même 20' à faire une trace, sans rien voir, pour pas décoller, je suis un peu maso  :grrr: mais là, stop !
En redescendant, je prends l'option de passer par le Mont Chanais, petite butte sous le Colomby, d'ou je n'ai jamais encore décollé, mais c'est l'occasion d'une petite exploration polaire  ;) Si le NE qui s'essoufle ne change pas j'aurais peut-être une fenêtre !
Et j'arrive sur ce sympathique Mont Chanais dont l'épaule sud nous offre de beaux thermiques à la belle saison.
Je trouve une faible petite pente NE dégagée, soufflée sur quelques mètres, et quasiment plus de vent: je vais devoir faire un dos voile, et bien courir.
Le temps de m'installer (ranger raquettes, batons, ...) j'y crois pas, les nuages descendent à mon niveau !!!
Allez, faut pas trainer, ... c'est parti, les premiers mètres sont OK, mais j'ai mal estimé la course nécessaire, la profonde arrive vite, et c'est la gamelle  :bang:
Chiottes ! je remonte et je remet le biniou en place en priant que je puisse encore voir ce qui se passe en dessous ...
Bis Repetita  :vrac:
Bon, troisième essai, je distingue désormais à peine le pied du Jura.
Allez, vas y cocotte (je parle à mon aile, vous savez  ;)  )
Je trébuche au dernier pas, je pars au radada, ffôlant un arbuste qui a le toupet d'accrocher la sellette, mais me laisser partir, et l'airbag embarque une poignée de poudreuse au passage (que je vidrai à l'atterro). 
Content je suis, car je vole, mais mais mais, les quelques secondes que je vais passer à tenter de distinguer la sortie me semblent une éternité.
Je n'aime pas cette situation :evil: J'avoue, c'est mal, mais c'est ainsi !
J'ai bien gardé mon cap. La suite du vol est OK, mais ce ne sera certainement pas mon plus beau  :boude:

Ce n'est pas fini ...
De retour à la maison, je range EZ avec sa grande soeur (la FAIAL) et là je découvre que la chatte de la maison a quasiment dégueulé et chié dessus  :sos:

Ah, je m'en souviendrai de cette journée  :diable:

Voila qui fait plaisir à lire ! Vraiment.  :mdr:
Pourquoi est-ce que tout cela me semble empreint d'une profonde authenticité ?

Console-toi en te disant
que tu ne t'es pas fait mal
que tu aurais pu rester accroché en haut d'un sapin, sans pouvoir en descendre, dans le nuage humide et glacé, sans réseau... la nuit qui tombe...
et pendant ce temps, qui sait ce qu'aurait fait la chatte !

S'y à pas plus grave... c'est pas bien grave (le chat n'est plus malade ?)

Merci pour ton récit qui crescendo devient angoissant pour se terminer sur une vraie note d'humour. Tout en nous donnant à tous matière à réfléchir sur les notions d'envies, d'engagements et de risques. karma+

Maintenant à la lecture des tes diverses interventions sur le fofo, j'ai la conviction que tu es un pilote responsable et conscient des risques, la question qui me vient, est ; Peux tu t'expliquer pourquoi tu n'as pas choisi à un moment d'en rester là et de redescendre à pieds. Avec le recul, ne te dis tu pas que si au lieu de frôler l'arbuste avec tà sellette, cela aurait été une suspente haute qui aurait franchement accroché une branche et t'aurait ramené au sol dans une rotation serrée autour du dit arbuste avec une mauvaise fracture à la clef, combien le temps t'aurait semblé long pour être secouru.

Attention, je ne critique en rien ton choix de décoller. J'essaye juste  avec ton exemple et éventuellement ton aide à comprendre, comment notre esprit nous fait prendre des risque que l'on est parfaitement à même d'identifier si on ne les a pas déjà identifié.

Heureux que toi et le chat vous vous portiez bien.

quand on a envie on a envie ! ça s'explique pas !

pourquoi on trompe sa femme (pas moi !) avec une jeunette alors qu'on sait pertinemment que ça va partir en live ? pareil...

 :affraid:  :grat:  :affraid:

Ça sent le vécu aussi ça...
Un petit récit à la Christian-Luc a venir peut être???

Oui oui cette dénégation  me semble un peu trop empressée pour être honnête ... :clown:   

oui, c'est vrai wowo ... après le 2ème déco foiré, je me suis dit: si le 3ème n'est pas bon je redescends à pied.

ç'aurait pu être la tentative de trop ...
alors quelle a été mon analyse ?

Comme je l'ai indiqué, la pente choisie pour la course d'envol était bien dégagée (et sur une grande largeur dans l'axe du déco, aucun sapin à se prendre plus bas) mis à part l'arbuste farceur (étant plus un petit arbustounet, qu'un vilain gros arbuste velu et crochu) qui se trouvait dans le bas de la course (je m'étais d'ailleurs dis: fais gaffe à celui-là  ! Comme quoi, le regard ...) mais me vautrer en bas de course, à cause de la neige ou à cause de cet arbuste ne m'inquiétait pas car il y avait un bon tapis blanc bien moelleux.

J'ai aussi pris en compte mon état de fatigue: rien ne m'obligeais à décoller. J'étais normal fatigué; mais il n'était pas tard, j'avais tout le temps de redescendre tranquillement. Je ne me suis pas dit: faut absolument que je décolle (genre j'ai trop envie de voler, ou ça me fait ch... de redescendre à pied). Petite pente déco pas méchante, bien orientée pour le peu de vent qui subsistait ... la réflexion était plutôt, ce serait dommage de ne pas en profiter ...

Le gros risque c'était que les nuages deviennent très très épais, et descendent vraiment bas, mais ... (je ne dis pas que c'est impossible de voir une couche de nuages prendre 300 m en une minute) ... là je me suis trouvé dans la limite basse au moment du déco, en voyant quand même relativement bien autour de moi, et me permettant de prendre un bon cap: la config des crêtes du Jura côté Léman étant que, devant ... il n'y a pas de montagnes, ça descends régulièrement, donc à moins d'avoir une clé ou de n'être pas symétrique sur les freins, après avoir pris le bon cap au déco, une rencontre avec un sapin via un improbable changement de cap est "peu" probable  (je ne dis pas non plus qu'on puisse changer de cap sans s'en rendre compte).

Dans le cas présent j'ai estimé que je pouvais prendre ce risque (comme un challenge ?), car je pensais pouvoir sortir vite de la couche et retrouver rapidement de la visu. (comme dit plus haut cela n'a effectivement duré que quelques secondes, mais bien longues):

à noter, que concernant le vol dans les nuages, et la décision de décoller ou pas, de traverser ou pas, nous avons très souvent du stratus sur le bassin Lémanique, et je suis quelque fois redescendu à pieds pour cause de stratus ne se déchirant pas. Je ne l'ai jamais traversé (*), ou décollé sans visu; Parfois j'ai décollé puis atterri juste au dessus (nb. ce qui est bien sur le Jura ici, c'est que les pentes des crêtes sont de grandes prairies. Ce qui est dommage, c'est que le vent y est souvent fort, et orienté dans le sens des crêtes. Si le stratus est bas, on peut parfois effectuer un tout petit plouf pour poser à la limite, puis redescendre à pied) Sauf que:

(*) Oui, je l'ai déjà traversé une fois, à mon tout début (avant mon 100ème vol je crois !) je n'étais pas seul et j'ai fait confiance à un biplaceur (Suisse de surcroit !) qui m'a dit: "zéro souci, t'as le soleil à ta droite, dans le stratus, tu vois la lueur, tu le gardes à ta droite, et c'est tout bon ..."  Certes, le soleil, je l'ai vu au départ, mais après on ne le voit plus; ça m'a paru lonnnngggggggg, mais lonnnngggggg  :sos: surtout que nous avons été plusieurs à le traverser (heureusement en espaçant les décos) Donc ça je ne fais plus   :?

et

(**) C'est un ex compétiteur qui m'a fait passer mon BPC, et lui m'a avoué sans détours que pendant les compets, s'il fallait passer dans les nuages pour gagner, et bin, il passait dans les nuages, et il n'était pas le seul. Bon, heureusement je ne fais pas de compets !  

Alors, ce n'est pas une excuse, mais dans le cas présent j'ai estimé en fonction de mon expérience que ma prise de risque était acceptable, ayant aussi en tête l'exemple de pilotes confirmés prenant ce type de risque (en pire, à mon avis). Ceci met en évidence le rôle excessivement important que les pilotes d'expérience peuvent avoir par l'exemple.
En effet, je pense que si dans le cas présent je n'avais pas été seul mais avec un pilote moins expérimenté je n'aurais pas décollé !

En conclusion, ce ne fut ni une très belle journée, ni un très beau vol, et je ne crois pas que ça m'encourage à recommencer un vol de ce type.
mais voilà, c'était l'occasion de partager cette frustration avec vous  :trinq:

(http://www.parapentiste.info/forum/index.php?action=dlattach;topic=42314.0;attach=26806;image)

 :sors:

 :mdr:  :mdr:  :mdr:  :mdr:

Merci pour le récit ! l'essentiel est que tu n'aies rien ;)

(@) Christian-Luc,  :pouce:  pour le complément à ton récit initial. Très bien expliquées tes motivations et surtout très important tous ceux qui veulent bien les lirent, t'es reflexions et conclusions.

(@) M@tthieu, bien sûr qu'une fois en aval de la situation, l'essentiel est d'abord que cela se soit bien terminé. Mais là, maintenant, pour lui comme pour nous, l'essentiel me semble être d'apprendre quelque chose de son récit, de son expérience. Histoire de ne pas se retrouver dans la même situation. Histoire d'avoir ces réflexions et conclusion plutôt en amont qu'en aval.

Bonne nuit,

Wowo je suppose - ayant fait l'expérience - que le fait d'écrire et partager est déjà une source de réflexion. Après en amont ça vient avec le temps ! ;)
C'est pour ça que je ne fais pas de vol rando. Le temps d'arriver en haut.. :lol:

Bien sûr qu'écrire et partager oblige à la réflexion et je n'en doute pas. Après toi même combien as-tu vécu en deux ans et plus de 600 vols d'incidents, combien as-tu écrit a propos et reçu de commentaires plus ou moins pertinents, impertinents, agréables ou non pour aujourd'hui te montrer sous un nouveau visage bien plus sage (les 2 significations...) Véritable mutation ou juste rémission ?  :P

Mon propos n'était pas un doute sur la réflexion de C.-Luc, juste ma reflexion de ce qui me paraissait essentiel une fois le constat fait de l'incident et l'assurance acquise d'une fin heureuse. Bref l'expression de mon côté "père la morale" qui rêve à une pratique parapente avec beaucoup beaucoup moins d'accidents et drames. :canape:

Je ne vais pas squatter le topic de Christian-Luc, je vais répondre sur mon topic délaissé ;)

j'ai pris les devants  :mrgreen:

A titre préventif, je l'oblige désormais à potasser la mécavol, sinon pas de croquettes:

(https://lh3.googleusercontent.com/-GSSZ6NHwrtc/Vlq_EsQTgDI/AAAAAAAA79U/u87yi5aah04/s512-Ic42/DSC_0003.JPG) (https://lh3.googleusercontent.com/-KFoAXCQQGjU/Vlq-7BT_fiI/AAAAAAAA79E/ufXEe3EUg3k/s512-Ic42/DSC_0006.JPG)

Aucune raison que les journées pourraves me soient réservées  :canape:

 :mdr:  :pouce:

Il est sympa le chat !

Certes, mais il fait des blagues douteuses...

sympa oui, mais avec des goûts un peu "déviants" ... Elle est fétichiste des sacs de parapente ITV:
J'avais notamment un très vieux sac de portage ITV avec qui elle vivait un grand amour ...
vas-y que je passais mon temps à me frotter et me re-frotter avec moult ronronnements d'extase !
Mais il n'y a pas qu'avec les vieux sacs imprégnés de sueur qu'elle exprime son contentement ...
Il y a quelque temps un copain est venu à la maison avec une ITV Everest quasi-neuve: c'est qu'il fallait la retenir la Minouche  :shock:
Si vous voulez vérifier que votre sac ITV n'est pas une contrefaçon, amenez le ici et je lache la bête  :) 
 :vol: