+ Le chant du vario +

Salut à tous, j'ai eu l'initiative la semaine dernière d'écrire les récits, à peine travaillés, des vols qui m'ont le plus marqués dans ma vie d'oiseau, mais pourquoi les écrire si ce n'est pas pour les partager ?  :forum:

C'est donc l'objectif de ce nouveau sujet.  :bravo:
Pour ceux que ça intéresse, je compte poster les récits que j'écrirais, décrivant un petit peu mes vols.  :ppte:
Je compte poster les récits sous la forme d'un seul message (ils sont écrits, et relus 2 fois dans Word afin de tout corriger), ou de deux messages qui se suivront s'ils sont trop longs (je ne sais pas encore s'il y a une taille maximale dans les messages).

En revanche, il fait savoir deux choses:

-Ces récits (j'en ai déjà 3 qui devront arriver aujourd'hui sur le forum) ne sont pas spécialement destinés à êtres lus uniquement par des libéristes, je vais donc expliquer certains phénomènes (thermiques, couche d'inversion, ...) pour les rendre accessibles à tout le monde, ne pensez pas que je suis condescendent s'il vous plait  :trinq:

-Je souhaite ne pas avoir de mauvais jugements suite aux histoires qui ont pu (ou pourront) m'arriver en l'air, ayant d'autres moyens pour progresser (apprendre de mes erreurs est l'exemple qui me vient à l'esprit), je tiens à ce que ces récits soient là uniquement pour le plaisir de vous partager mes vols et mes sensations.  :pouce:

 :faim:

allé ... fait péter tes récits ... et promis, "on" t'écrira pas de méchanceté (y a les trajets en bagnole pour ça :mdr: )

Récit parapente n°1

Passy, 5 mai 2013.


Après quelques vols sous ma splendide Mistral 4 sur quelques sites que je connais tel que Aiguebelette, Allevard, et d’autres, je suis prévenu par mon père (Jeumeu) que nous allons passer un long weekend (merci les ponts), à la montagne, et évidemment, en compagnie de nos chers chiffons.

Nous voici donc en route pour Passy, pour rejoindre Marco et ses amis libéristes. Le ciel bleu est au beau fixe, alors direction décollage pour un petit plouf matinal, histoire de reconnaitre le site, et reprendre les marques avec la voile. Arrivé en haut, je suis stupéfait de la beauté du lieu. Le décollage est en fait sur un plateau, qui nous offre une très jolie vue sur le Mont Blanc. Même le décollage est harmonieux, avec son grand espace gravillonné pour préparer le matériel, et son profil parfait pour en faire un décollage simple et sécurisé.

Toute la vérification prévol s’est faite sous le regard du Mont Blanc, que certains ont survolé l’été passé. Pendant toute la durée de ce premier vol, je ne pouvais m’empêcher de l’admirer, à défaut de me concentrer sur les thermiques, encore absents à cette heure ci.

Arrivé à l’atterrissage quelques minutes après, le temps de plier la voile, manger un sandwich au bar en face de l’atterro (le point faible des parapentistes est bien connu), et nous voilà repartis pour une navette, en compagnie de ceux qui attendaient les bonnes conditions pour voler.

Au décollage, je revois un vieux loup de parapentiste avec qui mon père a pu discuter avant son décollage : à 83 ans, il pouvait encore voler, le plus laborieux étant de gonfler la voile avant de décoller. Encore une facette géniale du parapente : tout le monde peut en faire avec un peu de volonté !

Marco, Jeumeu, José et son fils Adrien se mettent en l’air en même temps que moi. Nous voilà partis pour un vol fort sympathique, avec quelques thermiques printaniers biens dodus. Je laisse les autres s’extraire du décollage pour survoler le plateau où il se trouve, et reste à m’amuser devant, profitant de l’environnement que m’offre ce site, jusqu’à ce que je décide de partir. Me voilà en train de monter tranquillement jusqu’à survoler le déco. Ça commence à bien bouger, mais ça monte beaucoup, alors je persiste.

Arrivé à une certaine altitude, me voilà contré par le vent, alors n’ayant pas encore installé d’accélérateur, je décide de retourner à l’atterrissage et d’en rester là pour aujourd’hui.

Je retouche finalement le sol, les yeux pleins d’étoiles, après ce premier vol thermique qui m’a permis de tenir longtemps, et dans cet environnement fabuleux.

Récit parapente n°2

Le Revard, été 2013.


Quelques temps après notre weekend à Passy, sujet de mon premier récit, nous devions aller voler, et en profiter pour emmener un de mes amis de longue date, rencontré au collège, faire ses premiers pas dans le vide. Dès qu’il nous a rejoints, mon père, mon oncle, et moi, nous partons au point de rendez-vous millénaire des parapentistes lyonnais : le Mc Do de Bron. Nous y trouvons Nystao, et décidons de prendre la route direction le Revard, site situé à l’Est du lac du Bourget, et au Nord de la croix du Nivolet (bien connue des savoyards).

Enfin arrivés au décollage, mon père (biplaceur) explique à Dylan la procédure du décollage en détail. Nous prenons beaucoup de temps avant de déplier les ailes, car les conditions n’étaient pas vraiment claires au décollage : vent de cul, qui revient progressivement face, et le reste pendant trente secondes avant de repasser cul sans crier gare. Il faut dire que les conditions météo n’étaient pas vraiment idéales pour le Revard : même si ça volait, le principal problème étant la présence de la couche d’inversion au niveau du décollage.

Pour ceux qui ne connaissent pas, la couche d’inversion est une couche sur laquelle la température augmente avec l’altitude au lieu de diminuer. Elle a le plus souvent pour effet de stopper les courants ascendants, générant ainsi de nombreuses turbulences, les thermiques s’étalant de manière désorganisée sur ce « plafond ».

Nous voyons au décollage quelques biplaces commerciaux tenter de décoller. Pour la plupart, ils y arrivaient après deux ou trois échecs, et leur manière de quitter le sol n’était pas vraiment gracieuse. Eux ont l’inconvénient de devoir faire ces biplaces pour manger, ils ne pouvaient pas se permettre d’attendre comme nous.

Après une bonne heure d’attente, mon père se décide à y aller. Le gros biplace s’élève dans les airs, et pivote sur son axe de lacet pendant la prise d’élan à bien 30° de l’axe du décollage. Le décollage sera sportif, mais après les nombreuses heures de gonflages que j’ai à mon actif, je sais que cette phase ne peut que bien se passer.

Je décide alors de décoller face voile. Elle monte gentiment, s’arrête au dessus de ma tête. Je me retourne après avoir vérifié son état, et commence ma prise d’élan. Il a fallu courir un peu, mais rien de bien contraignant. Me voila en l’air, pendu dans ma sellette, après un décollage exécuté à la perfection.

Je décide alors de m’installer confortablement dans ma sellette pour profiter de mon vol et rejoindre Dylan et mon père, partis s’amuser au dessus de l’ancien téléphérique. Au moment ou j’essaye de basculer sur le dos pour m’assoir, j’entend un genre de « Splash », mais ne sens rien dans ma commande, n’étant pas concentré sur cette dernière. Avant même de lever les yeux pour voir ce qu’il s’est passé, je me sens tomber sur le côté droit de ma sellette, et l’aile amorce un gros virage vers la droite. Je vois à ce moment qu’au moins la moitié de mon aile n’est plus ouverte. Je réalise également, au moment ou je décide de contrer, que ma trajectoire m’amène sur la falaise. Volontairement, je décide alors d’accentuer mon contre, et de déporter la totalité de mon poids sur la gauche, ceci ayant pour effet d’amorcer un gros virage sur la gauche, me permettant de passer à sans doutes moins de deux mètres de la falaise dans un mouvement de balancier. La voile rouvre à ce moment là, et à peine j’ai le temps de crier « ouf », que s’échappe un « MERDE ! » de ma bouche. Me voilà en face de deux arbres côtes à côtes, attendant bras ouverts d’attraper un parapentiste. J’effectue alors une petite correction de cap pour espérer avoir la chance de passer entre les deux, et voilà mon souhait accompli : moi, je passe entre les troncs, et ma voile, doit passer au niveau de la cime de ces derniers. Aucune suspente n’a accroché le feuillage, quel coup de chance !

Me voilà bon pour tirer tout droit vers l’atterrissage, oreilles suivies de 360 engagés pour rester en l’air le moins longtemps possible, et c’est le hors terrain, dans un petit champ entouré d’arbres juste au sud de l’atterrissage officiel. Après tout, posé vivant, posé content. Je mets la voile en bouchon et rejoins le véritable atterrissage à pieds, avant de voir arriver le biplace de mon père.

En voilà un pour qui le vol s’est bien passé : après une bonne demi-heure de vol, quelques wing-over suivis de beaux 360 engagés, je vois le sourire de mon pote de loin. Comme quoi, le parapente peut tout être : violent et horrible, mais aussi (et surtout), agréable et passionnant !

ça me rappelle un peu les "auteurs" qui écrivent leur autobiographie a 30 ans  :mrgreen:

blague à part, chouette initiative tes récits et bons vols  ;)

Pour répondre à ta blague, je pense qu'il y a un aspect intéressant dans le fait d'écrire des choses jeune et de les relire plus tard, rien que sur les sujets du bac de Français, quand je me relis maintenant, je vois les évolutions dans ma manière d'écrire ou de penser, et ça me fait sourire, alors retrouver ceci dans des récits de ma passion, je me suis également dit que ça pourrait être pas mal.

Et puis j'avoue avoir un peu peur d'oublier certains vols qui m'auraient pourtant marqués, où même les sensations que j'ai eu (surtout pour le troisième récit que je suis en train d'écrire, car ces deux concernent des vols anciens que je voulais sauvegarder).

Je m en souviens bien aussi de celui la !!!
 ;)

Je l'ai en effet plus noté comme une histoire qui m'a marqué que comme une histoire dont j'aimerais me souvenir  :lol:

Mais pour info, après de nombreux vols pendant lesquels je tirais sur l'atterro, le dernier vol que j'ai fait (qui fera l'objet du prochain récit) marque la fin de mon traumatisme, c'est en partie pour cela qu'il m'a autant plu, je suis resté en l'air à me battre aux côtés de mon aile en prenant un pied monumental à chaque secousse  :vol:

....super bien raconté , j'ai l'impression de me trouver dans ta sellette.... vivement la suite.....et félicitations pour cette initiative.... Cordialement . Pierrot capt .   :trinq:

Merci, ça fait plaisir, j'était justement pas trop sur de moi quant à ma narration  :oops:

 karma+

tout simplement !

Bravo !
J'ai fait quelques écrits ici depuis 2008 et j'ai toujours plaisir à les relire pour voir dans quel état d'esprit j'étais à chaque étape de ma progression.
C'est un exercice utile et pour nous lecteurs et pour toi, n'hésites pas à continuer.

Serait peut-être plus judicieux de se battre en dessous qu'à coté hein...  :lol:

et tu fais comment pour savoir que c'est ton aile ? vaut mieux regarder l'extrados vu que tous les intrados se ressemblent :P
du coup vaut mieux se battre au dessus de son aile (géronimo :!: )

 karma+

Vivement la suite!
 karma+

Bon, il est le temps de faire un petit retour sur la Nouvelle Calédonie vue du ciel !!
Désolé d'avoir mis le temps, mais éternelle feignasse oblige, à chaque fois que je pensais à vous je ne pouvais pas faire de message, et oubliais lorsque j'étais sur le PC...

Alors ici j'ai pu faire 3 sites: Le Dzumac, site de Cross, Ouen Toro, site de soaring en ville et en bord de mer, et Gadji, site de bord de mer, juste derrière la plage.

Alors à Ouen Toro on est dans une CTR, donc heureusement qu'on peut pas prendre de gaz ! Personnellement il est à moins de 5kms de chez moi, et j'ai une vue sur le site, donc dès que ça vole, j'y fonce en vélo pour echainer les wings, les touch and go, et les wagas timides au dessus des arbustres. Beaucoup de promeneurs qui nous regardent, je vous raconte pas à quel point mon égaux est nourri !!

Dzumac, site de cross, je n'ai jamais essayé de crosser car les thermiques décalent vraiment beaucoup derrière les crêtes (brise de mer + de vallée + météo font un vent moyen à environ 20km/h), et je ne suis pas encore confiant avec ça, donc je suis toujours resté en local. Le record de 160 bornes environ est détenu par le prez' du club local (AVLNC) à partir de ce site.

Et Gadji, site de soaring même si en bonnes conditions on peut assurer un beau plaf avec les quelques thermiques qui traînent, nécéssite une marche en ligne droite sur la colline d'une quinzaine de minutes, pour accéder à un déco assez petit (assez chiant pour les grands allongements)

Il faut savoir qu'ici, même avec mon assez bon niveau de gonflages, je me suis foiré de nombreuses fois, particulièrement au dzum, où on se fait arracher sévère avec des conditions assez fortes.

ça serait encore mieux avec les images exotiques correspondantes  :trinq:

Le Ouen Toro

http://parapente-guyane.com/blog/?p=255

Avec en rab un petit jeu sur la photo 2 : Toi aussi, compte le nombre de maillons de travers…  :bu:

Joli! Pas sûr qu'en faisant exprès ça soit possible  :mrgreen:

Pour les photos je vous donne le lien Dropbox que j'essaye de mettre à jour dès que j'ai des nouvelles photos à y mettre, mais vous savez, au bout d'un moment, on prend plus en photo les cocotiers et l'eau turquoise quand on en voit tous les jours au travail    :sors:  :tomate:

https://www.dropbox.com/sh/dsf2wmsm7pf1wzc/AADeSsjNeDJD7YLfKrLF1kUJa

J'avais pas vu Gilles que ta photo de profil venait du Ouen Toro, y'à une tête qui prend toute la place  :P

J'aimerais bien faire quelques vidéos avec la caméra du paternel, mais il à pas encore franchi le pas psychologique de l'attacher sur un casque, je vais commencer à le travailler (JeuMeu, si tu me lis, tu sais ce qu'il te reste à faire pour ce Week-End  :bisous: )

Et maintenant je vais me coucher, il se fait tard et je commence tôt demain  :coucou:

Que dalle !!!!

Eh ben ... Ça lave sur la place publique ;-)

dommage qu'on ne puisse pas faire de commentaire sur les photos ... y en a des qui me font réagir :clown:
en tout cas c'est sympa :pouce:

Ben quoi? t'aime pas les lézards ?
Pourtant, vu l'été métropolitain, zavez eu largement le temps de créer des liens non ?  :lol:

N'abusons pas quand même =)

Quelle photo te fait réagir Piwaille ? Si tu veux je fais un autre dossier avec uniquement des photos réussies, mais il faudra être patient avant d'en voir une apparaître  :mdr:  :jump:  :jump:

Il adore celle du gecko, ça lui rappelle son été....  :mdr:

C'est vrai que tu gonfles super bien, mais à vouloir prendre le temps de regarder ta voile bien gonflée au dessus de sa tête, tu te fais arracher à droite à gauche et retombes pas toujours ou il faut ! Un peu prétentieux, tu m'avais pourtant dit que celui qui te verrait rater ton décollage n'était pas encore né. Et bien, grand merci, grâce à toi, j'ai déjà pu renaitre 2 fois.

C'est avec plaisir que j'ai pu te faire renaître :p
C'est vrai que ce déco est vraiment déstabilisant pour moi, j'arrive toujours pas à m'y adapter, mais je ne désespère pas d'y arriver un jour ;)