+ Le chant du vario +

Salut a vous,
Ce matin, une avalanche a fait 2 morts (et un blesse grave) sur la Tacul (la voie normal "bis" du mont blanc) utilisee par pas mal de parapentistes desireux de se rendre au sommet.
Une personne de c2c a fait un montage impressionnant qui montre la taille du serac qui est parti :

(http://img4.hostingpics.net/pics/372606tacul13aout2013.jpg)

Personnellement les stats sont trop mauvaises sur cet itineraire pour que j y mette les pieds.
Ce sera par le Gouter (30s dans le grand couloir contre 3h sous les seracs), la Bionassay ou les aiguilles grises ... (et un jour par la Kuffner).

30s dans le couloir c'est sûr : le problème est que ça parpine aussi dans toute la montée qui suit pour rejoindre l'aiguille

"La montagne n'est ni juste, ni injuste. Elle est dangereuse "

 Reinhold Messner

Moi perso, je me faisais le raisonnement inverse. Car malheureusement on est pas exposé que 30 sec dans le couloir...

Du coup, comme j'ai pas le niveau pour faire les itinéraires en D qui sont moins expo, ben je risque pas de faire le MB de si tôt !

Ouais meme nettement moins quand meme. La grosse majorite des accidents, c est dans le couloir.
Sinon c'est evident que la montagne est dangereuse mais ca n empeche pas d essayer de reduire les risques (ou de les choisir).

Y a bien Bionnassay (AD) mais si tu descends pas en parapente, il faudra quand meme choisir entre le gouter et les 3 Monts.

Je suis pas persuadé que par le gouter ça soit beaucoup moins dangereux... J'ai pas de stats. J'ai passé une fois le couloir en descendant d'une traversée et je me souviens m'être dis, plus jamais ça...
Autrement la dernière fois que je suis monté au tacul en faisant la traversée des 3 monts, je suis passé par la contamine grisolles... Ça se fait bien corde tendue, tu perds pas énormément de temps. T'evites par contre pas, si ça cartonne, les pentes du maudit...

En même temps ça reste de l'alpinisme... si on ne veut pas se prendre un sérac sur la gueule, tomber dans une crevasse ou une rimaye on se cantonne aux GR. Et encore sur un GR on peut se prendre une pomme de pin sur la gueule.

Des risques y en a partout, en montagne un peu plus, en haute montagne encore un peu plus.

Je ne comprends pas trop ce genre de message ... surtout venant de quelqu un qui pratique(ait) l 'alpi.
Je pense que je te comprends mal ...

Pour moi la montagne (justement parce qu elle est dangereuse) est le lieu du calcul de risque a chaque instant.
Est ce que je m encorde ou est ce que je monte en solo dans une pente de neige raide ?
Est ce que je passe par une face potentiellement avalancheuse ou une arete rocheuse, etc ...

Evaluer les risques en alpi, c est justement la facon de mettre les chances de son cote ... et tous les choix ne se valent pas.
Ton message se comprend comme "de toute facon c est dangereux alors autant jouer a la roulette russe sans reflechir".
Pretendre qu on doit forcement etre des "trompe la mort" pour faire l alpi ... c est une vision que je ne partage clairement pas.


Personnellement je fais de l alpi mais je n ai pas envie de me prendre un serac ou une avalanche sur la gueule, et je pense ne pas etre le seul.
Je fais ce que je peux pour que ca n arrive pas (meme si je sais que le risque existe toujours). Si un jour je monte au Maudit par la Kuffner, y aura aussi des risques, j en suis bien conscient.

Bonjour tous,

C'est comme en parapente, il y a des risques et on les accepte mais si on peut les diminuer, c'est aussi bien. Le choix d'une voie est fonction d'un bon nombre de critère dont le plus incertain reste la météo.

Même avec la meilleur volonté et un peu d’expérience, on peut se faire avoir par le vent, c'est la vie !

Bon vol, Jean-Nono

euh , tu y as déja mis les pieds dans la Kuffner ?
Perso, sur les 6 fois ou j'ai porté la voile au Mont Blanc, je me suis pris un but une seule fois , en passant justement par la Kuffner : arrivé trop tard au sommet , trop de vent (alors que ça volait plus tot) & crevé , bonjour la galere pour revenir à pieds par les 3 Monts ( et la course sur l'arete de l'Aiguille pour ne pas rater la dernière benne  :evil: ) avec un sac tres lourd . Et j'ai encore un souvenir ému de la montée au bivouac de la Fourche la veille au milieu des parpinages ... (sans parler de l'entassement à 2 par paillasse dans la boite à sardines ). Bon, c'etait fin juillet , ça doit etre plus facile en neige en Juin .
Depuis , je me suis dit qu 'il y avait moins de risques en ne prenant que les voies normales ( en tout cas ,à mon petit niveau d'alpi) et que des avantages:
pour les 3 Monts :
* départ à la premiere benne ( on limite les risques de vent fort au niveau prévisions versus un départ la veille ) .
* On peut décoller du Tacul puis du col de la Brenva ou des rochers Rouges si ça forçit avec l'altitude (puis finir la montée en volant le long des séracs de la FN en survolant les alpinistes que l'on viens de quitter : testé depuis la Brenv , grandiose  :ppte:  )
* en ne passant que quelques heures en montagne , pas de début de MAM ( bon ça , ça dépend des organismes) & on passe une bonne nuit
* et puis c'est sympa de se boire une mousse en terrasse à Chamonix à midi en étant parti le matin  :trinq:

Ben non ... sinon j aurais pas mis "un jour ..."

Comme dit Akira, c'est de calculer au maximum les risques, le vent il ne forci pas comme ça par magie, si tu fais un point météo correct, tu connais les risques et tu te mets en l'air en connaissance de cause.
On n’est pas à l’abri de l'erreur c'est sûr mais là c'est humain,  rien à voir avec la météo ou la montagne.
Le problème souvent c'est l'excès de confiance, qui nous fait oublier certains paramètres de sécurité.

le goûter vu par Jean Annequin ; j'adore sa définition de l'aiguille ("un tas de gravats") et les réflexions que ça lui inspire

http://jeanguide.over-blog.com/m/article-119468681.html (http://jeanguide.over-blog.com/m/article-119468681.html)

C'est sûr, la montée du Tacul présente des dangers objectifs, idem la descente au col du Midi même en se tenant sur la trace :

(http://soyeuse.free.fr/2009/909/24/7320.jpg) Corinne donne l'échelle du bloc qui a coupé la trace.

La rimaye du Maudit est parfois à vaches, parfois vraiment délicate. Les pentes qui montent à l'épaule ne sont pas toujours évidentes, etc...
Bref nous sommes là en haute montagne et il ne faut pas perdre de vue que ce n'est pas un parquet de salle de danse.

Le couloir du Goûter, à notre époque, est tout en cailloux et on peut cavaler. Dans les années 70, c'était un névé jusqu'au glacier de Bionnassay, on mettait les crampons et on passait en plantant bien le piolet à chaque pas. Il y avait évidemment au centre une goulotte creusée par les pierres, dont le franchissement demandait de l'attention.
A l'époque, c'était déjà un des lieux les plus dangereux des Alpes.
J'ai connu ce couloir avec un câble tendu au-dessus, sur lequel les gens mousquetonnaient une longe pour s'assurer... et un jour un Italien s'arrêta pour remplir sa gourde dans la goulotte, bloquant une collective.
Passa un caillou qui culbuta l'Italien inconscient, qui se retrouva pendu au câble... et la secousse fit déraper les suivants, puis le câble décida que la charge était trop grande et un ancrage se fit la malle.
Bilan : 12 Italiens empilés en vrac au bout du câble, retenus par le bout de ferraille qui avait cédé avec le glacier de Bionnassay 300m au-dessous qui manquait de charme. Bonne aubaine pour le porteur du refuge qui, passant par là, posa sa claie et alla récupérer un par un les 12 Italiens, empochant au passage quelques pourliches.
Salut Michel, si d'aventure tu me lis.

On avait bien ri à la Potinière !

Pour avoir connu le couloir en diverses conditions, je ne crains pas de dire qu'il est moins dangereux à notre époque parce qu'on le traverse plus vite qu'avant.
Les gradins délités qui suivent ne sont pas vraiment dangereux si on ne reste pas sous des sarpés, ni à la montée ni à la descente. En principe on ne met les mains quasiment nulle part.
Il y a une variante qui emprunte un éperon rive gauche, avec des vrais passages d'escalade (facile) mais ce n'est pas à l'abri d'un éventuel ricochet d'un éventuel bloc facétieux qui aurait décidé de quitter le couloir. Pour être à l'abri, il faut vraiment prendre la voie normale, loin du couloir. C'est tellement nettoyé par le passage de dizaines de milliers de personnes que c'est quasiment un GR.
A la descente, personne n'aurait l'idée de s'encorder, sauf à faire descendre un sarpé complètement épuisé ou malade.

A part ça l'Aiguille du Goûter n'a rien d'une aiguille : c'est un tas de caillasses versant St Gervais, un glacier accidenté versant Chamonix et une vilaine pente caillasseuse versant Les Houches, moraine de fond de l'ancien glacier du Bourgeat (fondu) au-dessus de ce qui reste du glacier de Taconnaz.
Ce secteur du massif est extrêmement inhospitalier, même les chamois n'y vont pas et les rares choucas qui se risquent par là restent prudemment assez haut.
Si j'étais géographe, j'appellerais ce sommet secondaire "Tête du Goûter".

J'irai quand même y faire un tour cet automne, histoire de remonter au Mont Blanc et de refaire ce vol magique. J'irai probablement en solo mais si un lecteur est intéressé je l'emmènerai avec plaisir.

J'ai fait la face N de Bionnassay début juillet 1970. Pente modérée, pas trop accidentée cette année-là, neige parfaite. La véritable course c'est l'arête qui descend au col du Dôme : extrêmement fine, sans corniche, de la place pour un seul pied, avec 55/60° à gauche et 50° à droite versant italien. Un gus avait un crampon qui bottait et il y avait de la tension dans l'air... puis ce fut une grosse bavante pour remonter au Dôme du Goûter.
La descente de l'Aiguille tout en crampons n'avait pas été mal, puis la descente du glacier de Tête Rousse en ramasse avait aussi été croquignolette.
Maintenant ce glacier n'existe plus, c'est tout de la caillasse.
Mes montagnes ne sont plus ce qu'elles étaient mais je les aime quand même.
L'itinéraire dit "des Aiguilles Grises" doit être fabuleux en hiver. En été, c'est certainement très bavant mais il n'y a personne et on doit apprécier la sauvagerie des lieux. Descente sur Courmayeur en parapente, évidemment.

Salut et fraternité*

Salut Vivianne,
Je devrais avoir un peu de temps la seconde moitié d'octobre et si les conditions sont là, je me referai bien un vol de là-haut. Je note cela dans un coin de mon cervelet.

On avais vu cette méga table en 2009 c'était impressionnant ce bloc posé à plat.

Et on critique Kilian Jornet parce qu'il monte en basquette et en short.   ROTFL  ROTFL  :sors: 

Si on part là-dessus...

(http://j.ukc2.com/i/212205.jpg)

et

(http://i.ukc2.com/i/210934.jpg)

pour info, on a fait le Tacul mercredi 4 sept en vol, bilan une échelle sur un mur de glace (rimaye) dans le 1° tiers et passage au pas de course sous le sérac effondré dans le haut (il est pas très bô détaché au dessus) heureusement, la trace est bonne et à flan à cet endroit.
Sinon vol le long des séracs sous le petit et grand plateau est toujours aussi magnifique